Les avocats du salopard

28 Juil 2021

En mars 2004, à Draguignan, quatre avocats défendent Emile Louis lors de son premier procès en cours d’assises… Ce film les suit pas à pas et explore les coulisses du procès et donne à voir une “grammaire” du métier d’avocat dans ce qu’il a de plus complexe… Un document remarquablement construit et passionnant… (film documentaire de Joseph Beauregard – 82′, en couleurs)

En décembre 2000, les Français découvrent avec stupeur le nom d’Émile Louis, un ancien conducteur de bus, dans l’affaire dite des “Disparues de l’Yonne”. Il est accusé d’avoir enlevé et assassiné 7 jeunes filles de la DDASS légèrement handicapées, entre 1977 et 1979, dans la région d’Auxerre. Le suspect a reconnu les faits au cours de sa garde-à-vue puis s’est rétracté devant le juge d’instruction. Quatre avocats défendent cet accusé “pas comme les autres”, un “ennemi public n°1”. Ils se sont rencontrés en mars 2004 à Draguignan lors du premier procès de l’accusé en cour d’assises. Ce film les suit pas à pas. De l’écho des audiences aux séances de travail autour d’une plaidoirie à quatre voix, des échanges avec la presse judiciaire aux pauses déjeuner, le film explore les coulisses du procès et donne à voir une “grammaire” du métier d’avocat dans ce qu’il a de plus complexe et sans doute de plus noble : défendre “un salopard”.

Un parti pris formel intéressant qui révèle à la fois la grandeur et l’âpreté du métier.

Télé câble hebdo, 1er novembre 2007

Un remarquable documentaire qui puise dans l’essence d’une profession.”Politis, 1er novembre 2007.”(…) Joseph Beauregard excelle à capter l’atmosphère des lieux et la dimension humaine de leur travail. (…)

Jean-Baptiste GOURNAY, Télé Obs, 1er novembre 2007

Remarquablement construit, passionnant, intelligent, Les avocats du salopard est le premier volet d’une trilogie explorant les rapports qu’entretiennent les hommes avec la loi, le droit et la justice.(…) A voir

France Soir, 9 novembre 2007

(…) Sa caméra embarquée jouit d’une réelle proximité avec les avocats (…). Ce sont le plus souvent dans les espaces et les temps intermédiaires qu’elle s’infiltre : les coulisses, les vestiaires, les pauses. Les avant et les après. Le documentaire prend alors la forme d’un cut-up de courtes séquences à l’intensité variable pour finir par composer un tout assez prenant, comme un rébus dont il a fallu déchiffrer les mille indices. Il parvient par petites touches à restituer la surprenante atmosphère de calme et de mesure dans laquelle le quatuor se protège (…). Coloré par la musique pointilliste et cinglante de Samuel Hirsh, Les avocats du salopard est aussi scandé de cours inserts contemplatifs (…) qui le tirent vers l’abstraction et la vidéo expérimentale. Cet exercice de subjectivité assumée prend alors une portée plus universelle et symbolique, comme s’il s’était agi, avant tout, de voir comment les hommes s’unissent quand ils sont confrontés à l’innommable.

Pascal MOUNEYRES, Les Inrockuptibles, 7 novembre 2007