Jacques Dallest, bibliographie
L’épuration
C’est en grand magistrat, spécialiste des cold cases, que Jacques Dallest, de retour dans sa région natale, instruit soixante-cinq ans plus tard l’une des pages les plus noires de l’Épuration. Une révélation sismique sur la face cachée de notre histoire récente. Bouleversant. Salutaire.
Été 1944. L’Épuration commence, dans le sillage de la Libération. Une page sombre de l’histoire de France est en train de s’ouvrir. En Haute-Savoie, quatre-vingt-dix-sept miliciens sont arrêtés et jugés. Soixante-seize d’entre eux seront fusillés dans les heures suivantes. Nulle part ailleurs l’Épuration n’aura été si radicale, si sanglante. Avec effroi et minutie, Jacques Dallest en restitue l’horreur et l’ampleur.
C’est avec l’oeil du magistrat, mais aussi de l’enfant du pays, qu’il revient sur les événements troubles de la période et sur le plus grand procès, par le nombre des accusés, jamais ouvert alors. La Milice de Haute-Savoie, police paramilitaire de Vichy, a été l’une des plus actives de France. Mais cette sentence, quoique attendue, était-elle juste ?
Pour la première fois, un procureur général s’empare du dossier et réalise une étude factuelle, sans parti pris, s’appuyant sur de nombreuses archives et des témoignages inédits.
Un grand livre d’histoire contemporaine aux fortes résonances actuelles.
Mes homicides
” Toute ma vie, je me suis intéressé au meurtre. J’y ai trouvé mille exemples de ce dont l’homme est capable. Un monde de ténèbres où je me suis égaré avec ma faible lanterne. ” J. D.
Le procureur Jacques Dallest nous invite à un fascinant voyage au pays du crime. Ce magistrat de terrain revisite trente années de tragédies sanglantes et nous montre les assassinats dans leur diversité et leur complexité. Dans leur épaisseur sordide aussi.
Il revient sur les grandes affaires qu’il a eu à traiter – l’affaire Érignac, les règlements de comptes en Corse ou encore les meurtres dans les quartiers nord de Marseille -, mais aussi sur les crimes du quotidien : crimes sexuels, cold cases, femmes meurtrières…
Travail d’enquête, ambiance sur les lieux des tueries, confrontation avec les accusés, pression médiatique… L’auteur raconte avec une rare transparence la réalité tangible d’un assassinat, sans voyeurisme mais avec le souci d’être précis sur les circonstances. Il dévoile aussi les sentiments qui l’animent quand il se trouve confronté à l’indicible, l’émotion qui le prend à la gorge. Car les pires dangers qui menacent un homme de justice sont le cynisme et l’indifférence.
Le guide et le procureur
Hier au service de ma cliente, je suis aujourd’hui devenu un délinquant potentiel, convaincu d’homicide. Alors qu’hier j’avais encore l’impression de maîtriser mes déplacements en montagne, je dépends dès lors du regard d’un procureur que je sens à charge. Alexis Mallon
Montagne et Justice ne se rencontrent pas souvent. Quand cela se produit, c’est que quelque chose s’est mal passé : l’accident.
Guide et procureur, une cordée improbable mais nécessaire, car animée d’une double conviction. Pour l’alpiniste:le processus judiciaire questionne la responsabilité. En éclaircir la nature et les contours peut être une aide à la décision.
Pour le magistrat la justice doit rendre accessible sa logique et son fonctionnement.
Ce livre mêle récit, réflexion et témoignage. Deux guides et un procureur dialoguent au fil d’un processus de trois années porté par une finalité : éviter l’accident.
Un livre pour tous, pas seulement pour les pratiquants de la montagne et les juristes, car chacun est concerné par ce débat entre la liberté et la règlementation, le risque et la faute, la nature et la règle de droit, qui hante toute société humaine.
Cold Cases
L’histoire criminelle est jalonnée d’assassinats sordides, de meurtres sauvages, de disparitions énigmatiques et de suicides étranges. “Énigmatiques ” et ” étranges “, car ces affaires n’ont jamais été résolues, leurs auteurs jamais identifiés, les coupables jamais condamnés. Ces dossiers, sont appelés en bon français des ” cold cases “. Ils se chiffrent par dizaines, et sont souvent inconnus du grand public. Seules quelques grandes affaires restées inexpliquées sont inscrites dans les tablettes de l’histoire judiciaire et suscitent toujours débats et interrogations ; l’affaire de Bruay-en-Artois, l’affaire Fontanet, l’affaire Grégory, l’affaire Boulin, ou, plus récemment, la tuerie de Chevaline.
Mais qu’appelle-t-on un cold case ? Quelle signifi cation ce terme anglo-saxon revêt-il dans notre paysage judiciaire français ? Doit-on rouvrir ces dossiers ? Comment peut-on leur trouver une issue après toutes ces années ?
Dans cet essai érudit et très documenté, Jacques Dallest, ancien juge d’instruction, procureur et avocat général, fait le point sur la question comme aucun livre ne l’avait fait auparavant.